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CRITIQUE

Le projet proposé par le Density Syndicate pour le quartier Maitland offre une solution intéressante, mais limitée, aux enjeux qui définissent le lieu.  Il tente de mettre en relation des pratiques traditionnelles d’urbanisme avec la culture locale forte, essayant de trouver un compromis entre eux. Pour la majorité, l’intégration au contexte local prime sur les conventions traditionnelles. En effet, certaines interventions qui pourraient être remises en question dans un contexte nord-américain prennent tout leur sens quand elles concernent la culture locale.

 

L’identité du lieu, enjeu important dans ce contexte post-Apartheid, occupe une place importante dans le projet.  Chaque intervention vise à donner une identité propre à son ilot respectif et à attirer des groupes sociaux particuliers (étudiants, communauté émigrante, etc.). Les interventions, concernant l’amélioration des espaces publics, encouragent différents groupes sociaux à vivre dans le quartier et à interagir entre eux.  Il faut toutefois noter que, bien que le projet vise à créer un quartier avec un esprit communautaire et une identité forte, une démarche participative visant l’inclusion de la communauté dans la conception demeure limitée.  Leur absence est surprenante, considérant que le projet adopte la majorité des principes du Smart Growth où la participation citoyenne est de première importance. 

 

Par l’importance donnée à la densification et à la requalification des espaces résiduels, la proposition pour Maitland aide à répondre à l’enjeu de l’étalement urbain.  Par contre, bien que cette densité cherche à abriter une variété d’usages, elle est limitée par l’échelle des interventions.  En effet, la variété fonctionnelle recherchée par les concepteurs est seulement visible à l’échelle du quartier.  En observant les sous-secteurs, où certaines interventions proposées, comme l’école et le terrain de sport, cette variété d’usage est rarement apparente.  Ces interventions n’encouragent également pas de diversité architecturale à l’intérieur même d’un ilot. On note toutefois une variété verticale prometteuse à même les bâtiments encadrant le boulevard Voortrekker et le Maitland Station Square.

 

Le projet offre une solution préliminaire à l’enjeu de la fragmentation urbaine.  Il est clair que le projet vise des solutions qui pourraient être implantées rapidement dans le désir d’entrainer un changement progressif  à plus grande échelle.  Les interventions demeurent donc plus ponctuelles, pouvant ainsi être répétées dans d’autres quartiers avec des conditions similaires.  Par conséquent, les problèmes à plus grande échelle qui causent la fragmentation du territoire, notamment les barrières physiques importantes, demeurent irrésolus malgré les pistes de solutions proposées, tels les nouveaux accès et le nouveau système de transport en commun. Leur efficacité demeura donc probablement insuffisante à long terme.

 

Bien que le projet de Maitland ne réussisse pas à répondre complètement aux enjeux auxquels il est confronté, il est important de considérer que le projet ne visait pas à être une solution finale, il cherchait plutôt à engendrer des réflexions et des débats sur divers sujets.  Il reste donc à voir comment ces interventions inspireront le futur développement de Maitland et de Cape Town, et si les prochaines étapes vont réussir à résoudre les problèmes plus importants que cette proposition que son échelle plus modeste ne pouvait pas.

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