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APPLICATION

Quartier Maitland

 

Le projet urbain veut tirer avantage du grand potentiel de Maitland, en travaillant avec ce qui fonctionne déjà tout en cherchant à améliorer le quartier au niveau de son accessibilité, son transport public, ses espaces publics et sa densité.  Ces intentions, qui démontrent un fort lien avec les principes du Smart Growth, demeurent toutefois à une étape conceptuelle dans l’avancement actuel du projet.

 

Afin d’améliorer l’accès piéton et cycliste du quartier, de nouvelles connexions, sous forme de ponts à faibles couts, sont proposées. Ceux-ci rejoignent les quartiers avoisinants à des points « stratégiques », tels que de nouveaux parcs, des écoles ou des espaces commerciaux.  Bien que cette intention permet de donner plus d’importance aux piétons, il faut toutefois remettre en question son efficacité à long terme pour traverser les barrières physiques qui définissent le secteur. 

Dans l’optique, d’assurer également une sécurité pour les piétons et de diminuer la présence automobile dans la zone résidentielle, l’accès des voitures dans ce secteur est limité et contrôlé par le biais d’interventions physiques qui découragent le trafic.  La circulation dans ces rues se limite donc à une circulation locale, et le trafic sera concentré sur les artères principales, soit Voortrekker Road, Koeberg Road et Prestige Drive.

 

En termes de transport, le projet vise à concentrer un grand nombre de transports en commun sur Voortrekker Road.  Il faut noter que ce boulevard a une grande capacité de transport, accueillant un chemin de fer, un réseau routier et un réseau de bus.  D’ailleurs, c’est un désir de la ville de développer ce corridor selon le Transit-Oriented Development (TOD), souhaitant que ce type d’intervention permette également d’atteindre une densité idéale dans les quartiers qu’il rejoint.

Dans l’intention d’augmenter l’accessibilité des transports en commun et de compenser l’éventuel accès automobile limité, deux nouvelles lignes BRT (Bus Rapid Transit) sont proposées.  La première, sur Voortrekker Road,est de haute fréquence, reliant Maitland et Belleville.  Son arrêt est devant la station Maitland, apportant un flux piéton considérable à ce pôle central de transport.  Le deuxième, de plus basse fréquence, desservirait la zone résidentielle et les établissements publics au nord du quartier, offrant un accès au transport en commun pour les résidents plus éloignés des lieux de transports centraux.  Il y a aussi un désir éventuel d’ajouter un système de location de bicycles et d’automobiles aux pôles de transports qui permet d’offrir plus d’options aux usagers.

 

Le projet propose de préserver, et parfois d’agrandir, les espaces verts déjà existants dans Maitland.  Ceux-ci serviraient d’espaces publics accessibles à tous, de lieux de rencontres et d’activités récréatives.  La mise en valeur d’espaces verts et ouverts permet de préserver la nature dans le quartier et de compenser la densification.

Dans cette optique, une densification est concentrée sur les espaces sous-utilisés favorables à l’ajout de bâti, principalement près des zones de transports et des interstices entre les quartiers.  Ce type de densification permet à Maitland de s’ouvrir à la communauté et aux quartiers avoisinants, permettant d’effacer certaines traces laissées par l’Apartheid. 

Une gradation de la densité est aussi planifiée.  Une haute densité, avec fonctions mixtes, serait concentrée sur les surfaces inutilisées autour des stations de trains afin de renforcer leur accessibilité et leur importance, tandis qu’une densité moyenne, également mixte, se retrouve aux bords de Voortrekker Road et des grands espaces ouverts au nord du quartier pour encourager leur utilisation.  Puis, des interventions de plus basse densité, comme des petits ajouts et des extensions de toits sur l’existant, viennent ponctuer le tissu résidentiel.  Toute la densification est faite pour une recherche d’un quartier plus compact et mixte.

Maitland Station

Maitland Station Square

 

Par son lien direct avec Voortrekker Road et sa proximité à plusieurs services, le site du Maitland Station Square occupe une place centrale dans le quartier.  Il agit également comme centre de transports, accueillant un arrêt de train important et le nouvel arrêt d’autobus à haute fréquence proposé par le projet.  La proposition du réaménagement de cette zone cherche donc à confirmer le statut du square comme espace public central du quartier et comme pôle de transports, éliminant les clôtures et les murs qui l’entourent actuellement pour le rendre facilement accessible et ouvert à tous.

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Une densification élevée est envisagée pour cette zone.  Les nouveaux bâtis sont concentrés sur les espaces inutilisés ou sous-utilisés autour de la place, en demeurant toutefois perméables pour garder un accès facile de tous côtés.  Des bâtis de 5 à 7 étages sont proposés sur les côtés du square pour l’encadrer, avec des rez-de-chaussée commerciaux qui permettent de l’animer et des logements abordables aux étages qui assurent une surveillance naturelle.  Puis, des bâtis de 5 à 15 étages seraient construits sur le grand espace inutilisé le long des chemins de fer, qui s’élèveraient visuellement au-dessus du quartier pour devenir un élément signalétique, annonçant l’importance du square. 

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Une mixité fonctionnelle verticale est proposée pour ces nouvelles constructions, ce qui inclut des fonctions résidentielles, institutionnelles et récréatives.  Cette variété permet de répondre aux divers besoins des utilisateurs et de provoquer des rencontres entre eux.  L’aménagement de la place se prête également à plusieurs fonctions, telles que le loisir, la marche, l’observation ou le flânage.  Une section est aussi pensée pour accueillir des échanges informels qui est une activité caractéristique de la culture locale.

École

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Le réaménagement du terrain de l’école secondaire de Maitland au nord-ouest du quartier est envisagé. Il y a déjà un terrain de sports pour l’école, mais il est difficile financièrement de l’entretenir. Selon The Density Syndicate, la solution est de construire des unités d’habitations sur le périmètre du terrain. Cette intervention est conçue en considérant les aspects du Smart Growth comme la densification, la mixité d’usage et l’utilisation d’une architecture correspondant au besoin et à la culture des usagers.

Selon Duany, Speck et Lydon, un quartier à haute densité permet d’améliorer les espaces sans activité résidentielle. Une densification du projet de l’école est projetée à 75 unités/hectare, soit 780 personnes pour 225 unités d’habitation. La disposition des unités d’habitations autour du terrain permet d’utiliser le terrain de jeux comme espace vert pour les utilisateurs des habitations, ce qui permettra la présence constante d’activité sur les lieux. Cet aménagement amène du même coup une certaine sécurité publique constante (« eyes on the street »). En effet, il peut toujours avoir un contact visuel et social provenant des habitations environnantes.

Cependant, en proposant seulement des unités d’habitations toutes pareilles, le projet perd de sa qualité urbaine puisqu’il n’offre pas une mixité d’usages et une diversité architecturale.

 

La cour extérieure laisse place à l’installation de deux nouveaux terrains de jeux. Ils sont entourés de terrasses et d’escaliers qui peuvent servir d’estrade. De plus, ce type de logement est conçu pour y ajouter une extension d’un maximum de 30m2 au besoin de l’usager. Il peut le concevoir et l’organiser comme il lui semble bon. L’ensemble des habitations seront à l’image de leurs habitants et porteront une identité propre. Par ailleurs, à l’aide du revenu obtenu avec la location des logements, il est possible d’avoir un entretien de qualité pour le terrain de l’école.

École
Église Pop-Up

Église Pop-Up

 

L’église « pop-up », aménagée de façon à combler le vide sous les bretelles de l’autoroute Black River, est un rappel direct à une tradition qu’amène avec eux les immigrants provenant de différents pays africains qui consiste à convertir un bâti mineur ou une construction industrielle en un espace où la communauté peut organiser des évènements religieux. Elle s’inscrit ainsi également dans la démarche de planification urbaine Smart Growth qui préconise la construction d’espaces de moindre valeur et en se situant à proximité d’une gare ferroviaire. Les experts responsables de l’aménagement de cette église pentecôtiste, ayant comme voisin un marché public, ont misé sur une image colorée, dynamique et surtout inclusive pour contribuer probablement au renouveau identitaire de Maitland qui mise sur une coexistence sociale.

 

Dans un premier temps, la réhabilitation d’un espace résiduel ou sous-utilisé est une façon contemporaine de faire écho à cette coutume, de tisser des liens avec un passé, tout en fournissant à la communauté un espace de rencontre significatif. Notons aussi qu’à Cape Town, la religion a toujours été un moyen de centraliser un grand nombre de personnes, de fournir, dans des moments d’instabilités et d’injustices sociales comme lors de l’Apartheid, un cœur à une communauté qui s’est vu ségréger dans des quartiers isolés. La vie spirituelle est ici une partie fondamentale de l’identité commune et génère une culture distinctive qui voit en ces bâtiments religieux de véritables piliers de la communauté, de la vie sociale. On contribue ainsi à une évolution de l’identité culturelle dans l’idée d’une église « pop-up ».

 

De plus, en annexant un marché dit « Pan-African » à ce lieu religieux, Maitland vient ainsi se doter d’un nouvel espace de rencontres flexibles qui vient s’insérer dans un réseau en développement, d’espaces communs principalement constitués de divers parcs et places publiques. Comme Robert Putnam et Lewis Feldstein le soutiennent, ce système d’espaces pour les rencontres, les échanges et le partage est un puissant catalyseur pour l’implantation d’un sentiment d’appartenance à une communauté et à un lieu, facteur décisif de l’identité culturelle d’une population. L’église et le marché contribuent donc à la richesse de ce réseau en venant y diversifier les types d’usages ce qui ne peut qu’être positif pour un quartier en quête d’un renouveau identitaire.

Boul. Voortrekker

Boulevard Voortrekker

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L’intervention sur le boulevard Voortrekker propose de requalifier l’axe pour créer un lieu plus dense et pour une meilleure vie de quartier, soit créer des opportunités pour des activités publiques. Le projet est concentré sur le segment connectant Maitland et Belleville, un quartier voisin. Le boulevard présente un bon potentiel pour l’aménagement de places publiques et pour de la densification en raison de ses larges trottoirs sous-utilisés, sa faible densité, sa mixité entre un bâti neuf et existant ainsi que l’accessibilité au boulevard. Ces objectifs et ces méthodes suivent les mêmes principes que le Smarth Growth. Cette proposition construit du nouveau bâti et utilise l’existant tout en voulant conserver le charme du boulevard, l’atmosphère connue et appréciée du boulevard Voortrekker.  Ce dernier aspect suit le principe d’identité du lieu. La conservation d’éléments de l’héritage culturel préserve l’identité de ses habitants. Cette solution permet de consolider le caractère unique des lieux tout en permettant l’évolution du boulevard.

 

Par cette cohabitation entre le neuf et l’existant, on retrouve une mixité dans les types de bâti. Il y a aussi une préoccupation pour une mixité d’usages dans le nouveau bâti, soit de moyenne densité (5-7 étages). Ce bâti se trouve à côté d’espaces sous-utilisés tels que les stationnements. Il est aussi situé près des bâtiments conservés. Cette nouvelle densification permet de mieux encadrer la rue et ainsi amène une meilleure lisibilité des lieux. Par ailleurs, le nouveau bâti possède une certaine robustesse. La structure en béton sérielle laisse de la flexibilité aux usages, c’est-à-dire que pour chaque étage il est possible de décider de l’usage.

Afin d’améliorer l’intégration entre les nouvelles activités publiques et les usages existants, le projet propose de réaménager les trottoirs. Le réaménagement inclut aussi une nouvelle ligne d’autobus suivant le corridor du boulevard Voortrekker et une nouvelle piste cyclable.

Terrains de sports

Terrains de sports

 

Le projet de terrains de sports situé au nord de Maitland propose une solution pour densifier le quartier de Maitland s’appuyant sur les principes du Smart Growth. Actuellement, le terrain, où se situe la proposition, est utilisé par le quartier de Kensington et de Maitland. Cette grande parcelle de terre sous-utilisée devient l’hôte d’unités d’habitation temporaires pour les étudiants universitaires. C’est autour du terrain traité comme un empilement de conteneurs que ce projet se définit. Le bâti délimitera deux terrains principaux pour deux complexes d’unités d’habitation servant deux universités, celles de Cape Town et de Belleville, encourageant ainsi le partage d’espace. Le nouvel aménagement des terrains de sports devient plus versatile et possède de l’équipement de meilleure qualité.

Ce plan d’aménagement permet aussi l’application du concept « eyes on the street », c’est-à-dire la présence constante de personnes augmentant la sécurité du secteur.

Par ailleurs, par une telle disposition du bâti, soit autour des terrains, il n’est pas requis d’avoir une clôture pour délimiter les espaces. C’est effectivement le bâti qui sert de clôture. Cependant, cette « barrière » de bâtiments nuit considérablement à la lisibilité urbaine, principalement quant à l’orientation sur les lieux. Aussi, hormis les quelques passages entre les bâtiments, l’alignement d’unités d’habitation diminue la perméabilité du secteur contredisant les objectifs principaux du projet de Maitland.

 

Dans une vision de densification du projet de Maitland, on propose l’aménagement de 1 étudiant pour 1 unité (conteneur) et un total approximatif de 3600 unités d’habitation donnant une densification d’environ 286 unités/ha, soit un bâti de moyenne densité. De plus, pour cette proposition de projet, les 3 différents formats de conteneurs offrent une variété dans le bâti. Les conteneurs font référence au paysage de port de Cape Town. C’est un appel à leur culture permettant aux utilisateurs de s’y identifier.

Cependant, en raison que l’ensemble du nouveau bâti de cette intervention a la même forme architecturale et la même fonction, encore une fois, le projet perd de ces qualités urbaines. Il y a un manque de diversité architecturale et de mixité d’usage.  Aussi, un des objectifs était non seulement de densifier l’ancien terrain de sports, mais aussi de densifier le nombre de terrains de sports. En effet, on retrouve plusieurs nouveaux terrains, par exemple, l’ajout de 7 terrains de tennis. Cependant, l’ensemble du terrain du projet reste la propriété de la ville. Par conséquent, elle garde le contrôle sur l’orientation du terrain et donc, les habitants perdent de la liberté quant à l’appropriation de leur espace résidentiel.­

Outre, ce projet d’habitations universitaire amène un autre type de vie de quartier par la présence de jeunes, améliorant la qualité de vie urbaine.

BESTEMAN, Catherine. « Identity Issues » In Besteman, Catherine (2008). Transforming Cape Town. Californie : University of California Press, p.  1163-190

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DENSITY SYNDICATE CAPE TOWN (2014).  Maitland Atlas : Pan-Africa Hub. [document électronique] https://dl.dropboxusercontent.com/u/376106/141013%20Uberbau%20CDS%20Maitland%20Atlas.pdf

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FIEUW, Walter. « Voortrekker Road Corridor holds the key for Cape Town’s future growth. » Future Cape Town. [en ligne] www.futurecapetown.com [20 novembre 2016]

 

MORRIS, Brittany. « Transforming Maitland train station as part of densifying Cape Town. » Future Cape Town. [en ligne] www.futurecapetown.com [20 novembre 2016]

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Provoost, M. 2015. « Cape Town: Densification as a Cure for a Segregated City ». Pays-Bas. 160 pages. ISBN 978-94-6208-227-4 

 

PUTNAM, Robert et Lewis Feldestein (2008). « Creating common spaces ». In Hass, Tigran (2008). New Urbanism and beyond : designing cities for the future. New York : Rizzoli International Publications, p.232-233

 

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