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APARTHEID

Qu’est-ce que l’Apartheid ?

 

Par peur d’être renversé par le peuple africain noir omniprésent, le gouvernement National Afrikaners (Africains blancs) instaure une politique de « développement séparé ». Il s’agit de séparer la population selon des critères raciaux ou ethniques. Ces lois reflètent le conflit entre les différentes races et cultures dans la société sud-africaine. Ces différences étant incompatibles mèneraient à des frictions. Le gouvernement conclut que le seul moyen d’assurer la sécurité est de limiter le nombre de contacts entre les différents groupes raciaux (Davies, 1981). Cette idéologie est le point central de l’organisation fonctionnelle et spatiale de la société urbaine en Afrique du Sud (Davies, 1981).

Évolution de la ville sud-africaine

 

     Ville coloniale

En 1652, les Hollandais arrivent au Cape en Afrique du Sud. Avec leur immigration, ils apportent leur système colonial, soit le capitalisme, ignorant les traditions africaines. Les Sud-africains sont alors oppressés et servent de main-d’œuvre aux Blancs hollandais. La dynamique spatiale de l’Afrique du Sud a depuis toujours suivie les critères et les règlements des Blancs. C’est la naissance d’une relation dominante—dépendante entre les Afrikaners (Blancs) et les groupes africains, indiens et colorés.

 

Le développement urbain de la ville se divise en 2 périodes distinctes, soit la Segregation City et l’Apartheid City. L’application de la loi de l’Apartheid en 1948 marque le changement de phases d’évolution de la ville. En Afrique du Sud, l’organisation spatiale des villes a toujours été intimement liée à la structure sociale. Les politiques et les idéologies  du pays orchestrent non seulement les relations fonctionnelles de la société, mais elles sont aussi à la source du processus de la formation spatiale des villes sud-africaines. Par ailleurs, l’aménagement des villes contribue à soutenir et maintenir la structure sociale.

 

     Segregation City

L’étalement urbain de la Segregation City est dû aux conflits entre les groupes sociaux et raciaux. En raison du système dominant—dépendant, les différents groupes s’établissent séparément l’un de l’autre évoluant naturellement vers une différenciation significative entre les classes sociales. Cette distinction se perçoit particulièrement dans les zones résidentielles. La ségrégation entre les secteurs s’est développée volontairement ainsi qu’obligatoirement.

 

La Segregation City est un modèle spatial d’un concept mono-centré sur le commercial et l’industriel (voir Segregation city). Ce sont les Blancs qui résident autour du centre, proche des fonctions économiques, sociales et politiques. Les autres communautés sont situées en périphérie. Les limites entre les différentes zones sont floues et ne s’intègrent pas aux secteurs qu’elles délimitent. Les limites deviennent des espaces inertes.

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En plus de la fragmentation du territoire, la demande pour plus d’espace, les systèmes de transport plus efficaces et une sévère ségrégation des groupes ethniques déclenchent l’étalement urbain et le perpétuent. Ce phénomène est aussi accentué en raison des nombreuses tensions économiques et sociales dues à l’évolution rapide de l’industrialisation et de l’urbanisation de la ville. Ces conflits influencent de façon importante la transition vers le plan d’aménagement de l’Apartheid City.

 

     Apartheid City

Après l’adoption de l’Apartheid, The Group Areas Act (1950) impose une ségrégation sur toute la population ainsi qu’un nouvel aménagement sur toutes les zones urbaines. Il s’agit de structurer, soit diviser les villes en quadrant (voir Apartheid City). De grandes barrières physiques naturelles ou construites serviront à séparer les différentes aires de distribution de la population. Sinon, elles seront séparées par de grandes bandes de terres stériles inhabitées. Ces séparations distinctes servent non seulement à délimiter clairement les différentes zones, mais aussi à limiter les contacts entre les groupes.

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De plus, toujours pour éviter de mélanger les groupes raciaux, principalement avec le groupe des Blancs, des lignes de transport sont aménagées. Il s’agit de ligne directe entre les zones résidentielles des populations noires et les zones de travail centrales.

 

 

La structure spatiale de la ville reflète les inégalités de la société et permet aussi de perpétuer la relation dominante—dépendante entre les groupes sociaux. La décentralisation des groupes de population noire favorise leur asservissement, leur sous-développement urbain ainsi que l’étalement urbain. Actuellement, la ville garde toujours les traces de ces périodes malgré la fin de l’Apartheid en 1991.

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Ville coloniale
Segregation City
Apartheid City

Source : AP PHOTO (1976)

Source : Davies (1981)

Source : Davies (1981)

DAVIES, R.J. 1981. « The Spatial Formation of South African City ». Cape Town. GeoJournal. 2(2) : 59-72. doi:10.1007/BF00196325

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PROVOOST, M. 2015. « Cape Town: Densification as a Cure for a Segregated City ». Pays-Bas. 160 pages. ISBN 978-94-6208-227-4 

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